La tuberculose est une maladie infectieuse
provoquée, en règle générale, par Mycobacterium
tuberculosis chez l'homme, par M. bovis chez les bovins
et par M. avium chez les oiseaux. |
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Parmi les actinomycétales,
le genre Mycobacterium comporte de très nombreuses espèces
; quelques unes sont pathogènes pour l'homme ou pour les
animaux, les autres, les plus nombreuses sont rencontrées
partout dans la terre, l'eau, le fumier, sur les herbes des champs,
dans les matières alimentaires mais aussi sur la peau ou
les muqueuses des individus sains, dans des produits pathologiques
où leur mise en évidence pose parfois d'importants
problèmes diagnostiques.
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Les bacilles tuberculeux sont des bactéries définies
par
une acido-alcoolo-résistance (bacilles A.A.R.), une
croissance lente sur des milieux toujours enrichis
(type milieu de Loewenstein-Jensen), un pouvoir
pathogène qui s’exprime par l’évolution
d’une maladie
chronique et l’apparition de lésions «tuberculeuses
»
et, surtout, un pouvoir allergène (allergie
tuberculinique).
La dénomination de «bacilles tuberculeux »
regroupe
trois bactéries principales : M. tuberculosis, M. bovis
et M. avium, faciles à individualiser, de pouvoir
pathogène variable selon les espèces animales.
Toute mycobactérie isolée doit faire l’objet
de la
détermination de l’espèce, afin de permettre
l’évaluation de son rôle pathogènes.
d'après ENV
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Le
bacille tuberculeux est particulièrement résistant.Les
bacilles desséchés, conservés à l’obscurité,
demeurent virulents pendant au moins 5 mois ; conservés
à la lumière, ils ne restent virulents que 40 jours
environ. Dans les bouses de vache le bacille tuberculeux
bovin peut résister jusqu’à 2 mois en été
et 5 mois en hiver.Réfrigérés, les laits
restent virulents durant plusieurs semaines.
Ceci rend possible une transmission indirecte : par l’intermédiaire
des locaux, pâturages, véhicules de transport, aliments,
eaux…contaminés ou des produits d’origine animale
virulents (lait…).
Le bacille tuberculeux aviaire semble pouvoir résister
dans le sol pendant des durées bien supérieures.
Le bacille responsable de la paratuberculose est également
très résistant dans le milieu extérieur. |
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Evolution
de la maladie |
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Hypertrophie et caséification
diffuse des ganglions
trachéo-bronchiques et médiastinaux (source AFSSA)
Petits nodules caséocalcaires
dans
les ganglions mésentériques (source AFSSA)
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Le bacille pénètre
le plus souvent par inhalation dans les poumons. A partir de la
localisation initiale, il se
multiplie et se répand dans les poumons ou d'autres
parties du corps via le système sanguin, le système
lymphatique, les voies aériennes, ou par propagation
directe à d'autres organes chez l’homme. La tuberculose
pulmonaire est la forme la plus fréquente, et concerne
plus de 80 % des cas ; c‘est la seule forme de tuberculose
qui soit susceptible d'être contagieuse chez le bovin. Mais
la tuberculose peut donc atteindre n'importe quelle partie du
corps.
La voie digestives est possible pour le veau qui boit du lait
contaminé ou pour les carnivores ingérant des abats
contaminés, lorsque la tuberculose sévissait de
façon massive chez les bovins, on a rencontré des
transmissions par voie vénérienne et cutanée.
La tuberculose bovine a une incubation longue, une évolution
chronique et est habituellement caractérisée par
la formation de granulomes nodulaires ou tubercules.
Elle peut revêtir des formes diverses : pulmonaire,ganglionnaire,
intestinale, osseuse, nerveuse, cutanée et génitale.
Les symptômes dépendent des organes impliqués.
A l'heure actuelle, la forme clinique de la tuberculose bovine
est rarement observée dans la plupart des pays développés
en raison des campagnes nationales d'éradication de la
tuberculose et du bon état d'entretien des animaux. Néanmoins,
les tubercules chez les bovins sont le plus fréquemment
vus au cours de l'autopsie dans les ganglions lymphatiques (bronchiques,
médiastinaux, rétropharyngiens...) qui peuvent être
les seuls tissus affectés.
D'une manière générale, il y a plus d’infectés
que de malades. Dans les espèces humaine et bovine, l’état
de « tuberculose-infection » peut persister pendant
des années, voire toute la vie.
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Situation
en France |
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L'évolution de la tuberculose bovine en France est très
favorable, comme l'indique la figure ci-dessous:
d'après
ENV
Toutefois, dans certains départements, la réapparition
de quelques foyers commence à susciter des interrogations:
-
peut-il exister un réservoir responsable de
la réinfestation de troupeaux à partir de la faune
sauvage ?
voir plus loin…
- ces cas sont-ils annonciateurs d'une recrudescence
larvée
de formes peu explosives de tuberculose chez lez bovins ?
Ces questions ont déclenché de nouvelles recherches,
en particulier pour mettre au point de nouvelles techniques de
diagnostic.
voir plus loin…
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Prophylaxie |
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d'après Bulletin des GTV n°23
janv - fev 2004
En France, avant 1955, plus de 10 % des bovins et
de 20 à 50 % des cheptels selon les départements
étaient tuberculeux. Les pertes annuelles étaient
estimées à l'époque à 3 pour cent
des productions animales.
La lutte contre la tuberculose repose sur la protection
des cheptels indemnes, le dépistage des cheptels infectés
et leur assainissement. Le dépistage des animaux infectés
s'effectue par tuberculination systématique selon un rythme
variable, en fonction de la situation épidémiologique
du département, des animaux des cheptels bovins, et par
inspection systématique de toutes les carcasses à
l'abattoir. L’assainissement par abattage total d’un
cheptel bovin déclaré infecté de tuberculose
est obligatoire sur l’ensemble du territoire national.
La protection des cheptels indemnes s'effectue par vérification
de l'état sanitaire des animaux au moment de leur introduction
dans le troupeau.
Le plan de lutte met l'accent sur les actes relevant de la responsabilité
du vétérinaire sanitaire et de l’éleveur
par la maîtrise des facteurs de risques. En élevage
bovin, les facteurs de risque sont l'introduction de bovins dans
un cheptel indemne de tuberculose, le voisinage avec une exploitation
infectée et la résurgence d'une infection ancienne.
L'amélioration de la situation sanitaire, objectivée
par la diminution du pourcentage de prévalence s'accompagne
d'une réduction partielle des mesures de lutte, par allégement
du rythme de tuberculination.
Le dépistage à l'abattoir reste dans ces conditions
le seul moyen de dépister les derniers foyers.
d'après Bulletin des GTV n°23
janv - fev 2004
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d'après Bulletin des GTV n°23
janv - fev 2004
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Chez
les autres espèces |
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Dans les pays qui ont approché
la quasi éradication, la question du rôle de réservoir
que peut jouer la faune sauvage a émergé depuis
quelques années.
La Grande Bretagne a ainsi mis en évidence que le blaireau,
le furet ou le cerf peuvent entretenir une infection à
Mycobacterium bovis et constituer des sources de recontamination
des bovins.
En France, la mise en évidence dans une région
d'une prévalence importante de cerfs et de sangliers porteurs
de bacilles et de lésions, laisse aussi supposer que la
faune sauvage puisse entretenir des contaminations du cheptel
bovin.
Ces observations rendent cruciale la mise en place de mesures
de surveillance de la faune sauvage, afin de déterminer
si le chevreuil, le cerf et le sanglier notamment représentent
un vrai réservoir de M. bovis ou un simple "cul-de
-sac épidémiologique".
voir
document AFSSA sur la gestion de la tuberculose en forêt
de Brotonne
(format
pdf)
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La tuberculose est peu fréquente
chez les petits ruminants (moutons et chèvres) et elle
apparaît habituellement chez les animaux vivants au contact
des bovins. Toutefois, l'Espagne et l'Allemagne ont mis en évidence,
grâce aux nouvelles techniques de typage moléculaire,
une Mycobactérie qui semble pouvoir circuler aussi bien
chez les chèvres, que chez les bovins ou d'autres espèces.
Les carnivores sont très sensibles à
l'infection tuberculeuse, avec une prédominance du bacille
humain chez le chien et du bacille bovin chez le chat.
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Nouvelles
techniques de diagnostic |
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d'après Bulletin des GTV n°23
janv - fev 2004
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Si le visage épidémiologique
de la tuberculose animale se complique, l 'avenir
en matière de diagnostic reposera certainement sur l'avènement
de techniques de diagnostic nouvelles. L e
typage moléculaire de Mycobacterium bovis en
est une. Par exemple le soligotypage permet de différencier
des types "BCG-like",
"GB" ou "F". Cela peut permettre de tracer
l'origine d'une contamination ou de surveiller la circulation
de certains types sur d'autres espèces animales que les
bovins. |
d'après Bulletin des GTV n°23
janv - fev 2004
D'autres espoirs sont également placés dans l'utilisation
de l'interphéron gamma (IFN-y), mesuré à partir
d'un prélèvement sanguin. L'interferon est une
protéine naturelle fabriquée par les cellules de
l'organisme et qui exerce des effets variés sur les cellules
du système immunitaire. Il serait possible à l'avenir
d'envisager de confirmer des résultats de tuberculination,
par un dosage sanguin d'interferon gamma.
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Tuberculose
zoonose |
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La tuberculose zoonose reste en France très faible,
de l’ordre de 0,5 p. cent des cas de tuberculose humaine.
Avant l’obligation de pasteurisation du lait (de 1912
à 1951), la proportion des cas de tuberculose humaine
d’origine bovine était estimée à
1,3 % des cas de tuberculose humaine. Toutefois en Allemagne
en 1952, où environ 40 p. cent des bovins étaient
tuberculeux, l’incidence de la tuberculose à bacille
bovin était de 20 p. cent chez les adultes, et de plus
de 80 p. cent chez les enfants.
Actuellement, on ne constate aucun cas de tuberculose d’origine
bovine chez des sujets jeunes (moins de 15 ans). La majorité
des cas est constatée chez des sujets âgés
(plus de 60 ans), signe d’une infection ancienne.
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Réglementation |
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La réglementation
sanitaire de la lutte contre la tuberculose bovine en France a
été modifiée par l'Arrêté ministériel
du 15 septembre 2003.
En phase finale d'éradication de la tuberculose bovine,
la volonté était de soumettre à des vérifications
les diagnostics positifs afin de limiter les erreurs par excès
et d'un autre côté de systématiser l'abattage
total des animaux d'un foyer afin d'éliminer rapidement
toute source de bacille tuberculeux.
Un troupeau infecté de tuberculose est placé
sous Arrêté préfectoral portant déclaration
d'infection (APDI). Cela implique notamment l'isolement et la
séquestration de tous les animaux du troupeau jusqu'à
leur abattage. Une enquête épidémiologique
est menée afin de déterminer les causes possibles
de contamination et les risques de contamination d'autres cheptels.Des
dépistages sont entrepris sur les autres espèces
sensibles à la tuberculose (ainsi que les détenteurs
des animaux). Aucun animal d'une espèce sensible n'est
autorisé à entrer ou sortir, jusqu'à l'abattage
de tous les bovins. Il est interdit de livrer le lait produit
par le troupeau à la consommation à l'état
cru ou sous forme de produit au lait cru…
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Au plan
réglementaire, le département du Cher est depuis
quelques années un des départements pilotes qui
ont les premiers suspendus le dépistage annuel par tuberculination
de l'ensemble des bovins.
Au niveau national, une dérogation
dispense les bovins de tests de dépistage de la tuberculose
bovine (et de la brucellose bovine), lors de
mouvements de bovins entre deux exploitations lorsque la durée
de transfert est inférieure ou égale à 6
jours.Toutefois les mouvements impliquant des exploitations
classées à risque ou présentant un taux de
rotation annuel des animaux supérieur à 40% sont
exclus du bénéfice de cette dérogation.
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